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Fais pas ta chochotte ! T’es douillette non ?

 

Quelle femme n’a pas entendu ça dans sa vie, alors même qu’elle est en train de se tordre de douleur parce que ses règles la font souffrir le martyre.

C’est peut-être l’une des premières inégalités hommes-femmes en santé. Celle de la non-prise en compte de leur parole, de la minimisation de certains symptômes « féminins » par les professionnels de santé.

« La parole des femmes n’est pas prise au sérieux et d’emblée discréditée — ce que l’on peut appeler plus spécifiquement une injustice testimoniale », Juliette Ferry-Danini, philosophe de la médecine – Pilules Roses, De l’ignorance en médecine, Stock, 2023[1].

 

Mais c’est loin d’être la seule. Et ça, j’en ai vraiment pris conscience l’année passée (tardivement ?) lors de la compétition (remportée 🤩) pour la Fédération Française de Cardiologie sur le sujet Cœur de Femmes. En ce qui concerne les maladies cardio-vasculaires, les femmes sont très souvent prises en charge trop tard.

Pourquoi ? Parce que dans l’imaginaire collectif, les maladies cardio-vasculaires sont une histoire d’hommes, parce que les femmes font passer la santé de leurs proches avant la leur (81 % selon une étude Axa Prévention parue en 2021), parce que la recherche et les traitements ont longtemps ciblé les hommes à risque, parce que les symptômes ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux des hommes.

 

Mais ce n’est qu’un exemple parmi d’autres : parlons prise en compte de l’endométriose, de la ménopause… de tous ces maux qui touchent les femmes mais qui, jusqu’à encore récemment étaient mal traités (maltraités ?) par les professionnels de santé, par les institutions publiques, par la société en général.

Pour preuve, l’année passée, lors de la soutenance de thèse de médecine d’une de mes amies, sur le thème du lien entre activité sportive et ménopause, une gynécologue membre du jury, une femme, l’a remerciée de lui avoir fait prendre conscience de l’impact de ce sujet dans la vie quotidienne des femmes.

Heureusement, les choses changent !

 

Les mouvements comme #Metoo ont permis de libérer et rendre plus audible (je n’ose dire crédible aux yeux du plus grand nombre) la parole des femmes sur tous les sujets. L’exemple de l’endométriose qui touche 2 millions de femmes françaises, soit 1 personne sur 10[2] et dont il a fallu attendre 2018 et les prises de paroles de célébrités atteintes comme Énora Malagré ou Laetitia Milot pour que le sujet devienne un enjeu de santé publique. Et le lancement, le 27 mai dernier, d’une 1ère campagne[3].

 

C’est là que mon métier de communicante prend tout son sens : quand il accompagne un changement de société, quand il change le regard des gens sur une maladie, sur une inégalité, quand il fait prendre conscience que sa santé est importante et quand il donne les clefs pour agir.

 

Alors Mesdames, c’est quand la dernière fois que vous avez pris soin de votre santé ?

Voir le film Prenons de l’avance sur la santé cardiovasculaire des femmes

 

Julie Parod, directrice associée, responsable du développement

 

[1] Interview parue dans l’ADN du 24 mai 2024

[2] Ministère de l’enseignement et de la recherche. Endométriose : le point sur les avancées de la recherche.

[3] CB News : Le ministère du travail lance une campagne de lutte contre l’endométriose